Biodiversité, Zones humides, Environnement

Une charte d’engagement signée avec 6 éleveurs pour la préservation des zones humides

signature de la charte d'engagement zones humides entre le département de l'Aude, la chambre d'agriculture, ECODIV, l'agence de l'eau et les éleveurs
Les différents partenaires sont allés voir la zone humide Les tourbières de Moussels concernée par la charte d'engagement. © Stéphanie Limongy - Département de l'Aude

La Montagne Noire audoise abrite près de 500 hectares de zones humides réparties sur 300 sites, dont 250 situés sur des exploitations agricoles d’élevage. Les tourbières ou "sagnes", prairies humides, mares, tourbières, berges de cours d’eau, bois humides jouent notamment un rôle d’éponge, très utile dans un contexte de changement climatique et d'épisodes successifs de sécheresse.

Pour aider à leur préservation, le Département de l'Aude vient de signer, avec 6 éleveurs-agriculteurs du territoire, une charte d'engagement.

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Un programme multipartenarial pour préserver les zones humides


Depuis 2021, la Chambre d’agriculture de l’Aude et le Groupement de développement agricole (GDA) de la Montagne noire mènent, en partenariat avec l’association naturaliste Ecodiv, le programme "Mise en valeur et gestion durable des zones humides de la Montagne noire audoise" (ZHMN). Un projet soutenu financièrement par le Département de l’Aude (dans le cadre de sa stratégie départementale pour la biodiversité) et l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse (dans le cadre de ses actions pour préserver et restaurer les zones humides).

Objectif : sensibiliser les éleveurs aux enjeux écologiques des zones humides présentes sur leurs exploitations, jusqu’à les aider à les restaurer et les remettre en pâture en choisissant une gestion adaptée, validée par les analyses croisées agricoles-pastorales et écologiques.

Des premiers résultats encourageants avec les éleveurs


11 exploitations ont déjà bénéficié d’un diagnostic agro-écologique comportant des inventaires écologiques et pastoraux. Ils ont été réalisés en 2021 et 2022, durant le printemps et l'été par un groupe d’experts agricoles et naturalistes. Des propositions d’orientations de gestion ont été faites.

De là, des premiers travaux de restauration de zones humides ont été menés en 2022 avec la phase 1 de la restauration de la tourbière des Moussels, sur l’exploitation du GAEC Lassalle (bovin viande de race gasconne), commune des Martys. Ces travaux ont été présentés au grand public et aux enfants de quelques écoles primaires du département début mai 2023.

 

Aller plus loin dans la démarche avec la signature d'une charte de préservation


Pour formaliser et communiquer sur le rôle important des agriculteurs dans la préservation des zones humides, une charte est proposée aux exploitants ayant bénéficié d’un diagnostic. Cette charte, qui exprime un temps fort dans l’aboutissement de la démarche et qui a pour objectif de sécuriser et de permettre la valorisation des bonnes pratiques, a été signée le 6 juin par les 6 premiers éleveurs concernés, en présence de la présidente du conseil départemental, Hélène Sandragné, du président de la chambre d’agriculture Philippe Vergne, du président du Groupement de développement agricole de la Montagne Noire, Rémy Vincent, de la directrice de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse (agence de Montpellier) et du représentant d’Ecoviv David Richin.

Travailler main dans la main au service de nos agriculteurs et de l'écologie, c'est possible."

"Travailler main dans la main au service de nos agriculteurs et de l'écologie, c'est possible", s'est félicitée la présidente du conseil départemental, Hélène Sandragné, rappelant par ailleurs que "la préoccupation de l'eau est centrale" face au changement climatique. "L'eau que nous connaissions en abondance va elle aussi voir son cycle perturbé", a-t-elle commenté, évoquant tour à tour les périodes d'inondations et de sécheresse extrême. "Les zones humides sont et seront alors d'une grande utilité pour réguler ces quantités, fournir de l'eau brute et de l'eau potable à notre territoire." Des territoires qui pourront aussi aider à nourrir les bêtes, comme l'a rappelé Rémy Vincent, président du GDA Montagne Noire : "Avec ces épisodes de sécheresse, les zones humides peuvent être des ressources fourragères supplémentaires en cas de crise".

A ce titre, Philippe Vergne, président de la chambre d'agriculture de l'Aude, a tenu a salué la collaboration des agriculteurs qui "ont mis les bouchées doubles au bénéfice de ces réservoirs de biodiversité et à leurs fonctions d'éponge". Une vision là encore partagée par David Richin, pour Ecoviv : "Quant on montrait la richesse naturaliste de leurs sagnes, les éleveurs étaient heureux d'avoir contribué à la préservation de ce patrimoine".

Bientôt d'autres éleveurs signataires de la charte

D’autres éleveurs seront approchés pour intégrer la démarche. Des travaux de restauration de mares, ainsi que la poursuite des actions de restauration de la tourbière des Moussels, sont d'ores et déjà attendus en 2023 et pour les années futures. D’autres actions de communication (sorties "nature", label de la démarche pour les agriculteurs, visites de chantier...) seront également à développer.