Environnement, jardiner nature

Coursan s'embellit avec le "permis de végétaliser"

© Département de l'Aude

La commune de Coursan, avec l’aide du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de l’Aude, vient de lancer un projet participatif baptisé "Permis de végétaliser". Une action de végétalisation de l’espace public par les habitants pour les sensibiliser aux problématiques environnementales et participer à l’embellissement de la ville.

Publié le

Embellir le village en autorisant les habitants à investir l’espace public grâce au "Permis de végétaliser" : tel est l’objectif du projet participatif lancé l’an dernier à Coursan, avec l’appui du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de l’Aude (CAUE). "Le CAUE a pour mission de promouvoir une architecture et un urbanisme de qualité, et de nos jours, nous ne pouvons pas les concevoir sans les plantes qui vont avec. Nous ne remplirions pas notre rôle s’il n’y avait pas, aux côtés de l’architecte et de l’urbaniste, un paysagiste", souligne Marie- France Barthet, la présidente du CAUE.

"L’idée de végétaliser vient du profond désir des villes de vouloir s’adapter au changement climatique et de lutter de manière naturelle et efficace contre les îlots de chaleur en végétalisant les façades et les espaces publics." Pour se lancer dans ce projet, les Coursannais désireux d’embellir leur devant de porte ont dû faire une demande auprès de la mairie et signer une charte d’engagement avant de mettre les mains dans le terreau.

La végétalisation de l’espace public

Trois types de permis de végétaliser ont été proposés aux habitants – les pieds de façade, la pose de pots et les pieds d’arbres –, chacun s’accompagnant d’un kit adapté de matériel et de plantes. Après validation de la pose de treilles par l’architecte des Bâtiments de France et des percées creusées sur les  trottoirs par les services techniques municipaux, le choix des plantes s’est fait grâce aux conseils de Juliette Carré, paysagiste-conseillère au CAUE. "Nous avons proposé une large palette végétale adaptée au climat méditerranéen et qui peut se développer même dans les zones ombragées des ruelles du centre-ville", indique-t-elle. Chaque habitant a pu choisir en fonction des possibilités de sa façade et de son exposition, parmi une longue liste d’essences rampantes, dressées, arbustives, sarmenteuses ou volubiles. Acanthe, fuchsia, iris d’Alger, passiflore, campanule des murailles, ciste de Montpellier… Il y en avait pour toutes les hauteurs de murs, tout type de floraisons, tous les feuillages et surtout, pour tous les goûts !

Cadre de vie et lien social

Les points positifs de cette opération sont multiples : l’amélioration de la qualité de l’air et l’absorption des polluants, la désimperméabilisation des sols et la lutte contre les inondations, l’amélioration du confort thermique et phonique du village, le renforcement de la biodiversité en fournissant l’habitat et l’alimentation à la petite faune (oiseaux, insectes, etc.) et, bien sûr, l’embellissement des ruelles ! Et si l’initiative profite pleinement à l’environnement et au cadre de vie des habitants, elle a aussi "renforcé l’esprit participatif et redonné du corps au collectif, témoigne Juliette Carré. Les gens ont pu se rencontrer, s’entraider à planter et à entretenir leurs plantes".

Une végétalisation qui fait des émules

Au vu de son succès, la végétalisation de Coursan se poursuit avec une deuxième phase de plantation prévue au printemps. Du côté du CAUE, après avoir accompagné Bages et Coursan l’année dernière, puis Alzonne et Saint-Nazaire-d’Aude cette année, la présidente Marie-France Barthet envisage désormais de faire évoluer le dispositif : "Nous pensons à organiser des formations pour les élus et les services techniques afin de leur permettre d’être autonomes et de pouvoir accompagner un plus grand nombre de communes chaque année."