Préserver l'environnement des routes départementales

Compétence du Département, l'entretien des routes départementales et des ronds-points fait l'objet d'une attention particulière, au regard de son impact environnemental. Tout est mis en œuvre pour préserver la faune et la flore et avoir recours à des matériaux respectueux de la nature

Le plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE)

Un plan d’actions pour prévenir les effets du bruit et diminuer l’exposition des habitants aux nuisances sonores a été mis en place pour les infrastructures routières supportant un trafic supérieur à 3 millions de véhicules par an soit 8 200 véhicules par jour.

En application de l’arrêté préfectoral du 8 novembre 2018, le Département a lancé la révision de son plan de prévention du bruit dans l’environnement  (PPBE) afin de tenir compte de l’évolution du trafic par rapport au seuil réglementaire. 

Les cartes de bruit stratégique de 3e échéance approuvées par cet arrêté préfectoral identifient 17 infrastructures du réseau routier départemental. Cette révision a conduit à supprimer ou réduire le linéaire de certains itinéraires en l’absence d’un trafic répondant au seuil de la directive européenne. Le réseau routier traité dans le cadre du PPBE de 3e échéance représente 202 km de chaussée.

Adapter les techniques d’entretien des routes pour préserver la biodiversité

L’objectif est de protéger l’environnement et d’assurer la pérennité de la faune et de la flore locales par la réalisation d’un fauchage tardif et raisonné. Cette méthode permet notamment à la végétation locale de pousser jusqu’à maturité pour favoriser la poussée des graines.
Depuis 2015, une attention toute particulière est consacrée à la préservation en bordure de route de 2 plantes vulnérables. Il s’agit de l’oeillet superbe à Cazalrenoux, bois de Pique-Mourre et de la tulipe à Carcassonne, rocade ouest.

En 2018, en collaboration avec l’association Aude Claire, 2 nouvelles variétés d’orchidées rares sont suivies sur le secteur nord-est de Puivert sur la RD121 : l’ophrys ficalhoana et l’orphys tenthrede.

En 2019, la révision du plan d’intervention de débroussaillage permet de mettre en exergue, g2ographiquement des zones de traitements différenciés. 

Réduire l’impact environnemental des chantiers routiers et valoriser les déchets liés à l’entretien et à la construction du réseau routier

L’objectif est de réduire la production de déchets et d’optimiser le taux de valorisation et de réemploi en les réutilisant en remblais après traitement.

Les aires de repos sont équipées en mobilier fabriqué en matériaux plastiques recyclés. Les pieds de panneaux reçoivent des plaques anti-herbes en plastique recyclé ou des dalles de propreté en béton. Des plaques en caoutchouc recyclé (pneus) sont disposées sous les glissières de sécurité. L’intégralité des branches de faible diamètre est broyée et stockée pour réemploi sous forme de paillage.

Des formations ont été organisées à l’attention des agents des routes : aménagement durable et protection des sols pour les divisions territoriales du Carcassonnais (DTC) et du Narbonnais, chancre coloré pour référents et conducteurs épareuses, jardins secs pour les divisions territoriales de la Haute-Vallée et du Lauragais (DTL), plantes invasives pour DTC et DTL.

Il s’agit de développer un véritable dialogue entre les parties prenantes dans la conception, la réalisation et la maintenance des infrastructures routières pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’énergie et préserver les ressources non renouvelables.

Les indicateurs 2018

  • 96% d'aires aménagées
  • 23 000 tonnes d'enrobé à froid contre 650 en 2016. Soit 33.8% contre 1%. 28% en 2019.
  • 3000 mètres linéaires de plaques anti-herbe sous glissières contre 1600 en 2016. 3160 en 2019.
  • 25 tonnes de pneus récupérés et valorisés en plaque caoutchouc glissière contre 8 en 2016. 27 tonnes en 2019.
  • 1.5 tonnes de bois raméal fragmenté mis à disposition pour le paillage. Une tonne en 2019.

À lire aussi, l'engagement du Département pour le Zéro Phyto
 


 

Le projet Wattway de route solaire expérimenté sur l’aire de covoiturage de Narbonne

Dans le cadre de l’appel à projet Territoires à énergie positive pour la croissance verte, le Département expérimente le procédé Wattway. Il s’agit d’un revêtement routier composé de dalles rigides incorporant des cellules photovoltaïques, enrobées dans un matériau multicouche (résines et polymères). L’énergie solaire est captée à travers une feuille de silicium qui produit du courant. En associant les techniques de la construction routière avec celles de la production photovoltaïque, la chaussée Wattway fournit de l’électricité propre et renouvelable tout en permettant la circulation de tout type de véhicule.

Trois opérations ont été retenues :

 

  • La réalisation de l’éclairage piéton autonome de l’aire de covoiturage de Narbonne Sud
  • L’alimentation de deux stations de comptages routiers sur la rocade Est de Narbonne
  • L’alimentation et l’éclairage de bornes de recharge de vélos électriques sur une aire de repos de la future voie verte Canal du Midi-Montségur à Chalabre

Aire de covoiturage de Narbonne Sud : éclairage autonome des circulations piétonnes de l’aire de covoiturage

  • 66 m² de dalles photovoltaïques produisent l’énergie nécessaire à l’éclairage des cheminements piétonniers central et latéraux
  • 8 bornes à led sur le cheminement piétonnier central et 20 plots encastrés à leds sur les cheminements latéraux
  • Implantation d’un totem informant les usagers en temps réel de la puissance instantanée disponible, de la production journalière et cumulée depuis sa mise en service et enfin de l’équivalence, en distance parcourue par un véhicule électrique connecté

Résultat, elle est en capacité de produire 7 500 kWh/an. A titre d’exemple, la production réelle du 14 juillet au 25 novembre 2018 a été de 3 413 kWh. Soit l’équivalent de 17 065 km de distance parcourue par un véhicule électrique. 

Avec cette surface de dalles et ce parc de batteries, on peut couvrir 99.9 % des besoins sur l’année et il est possible de brancher d’autres équipements (bornes de rechargement Wifi…).
 


Les  compensations environnementales dans le cadre de la réalisation de projets routiers

Exemple de reconstitution d’habitat à Pradines

Dans le cadre de la réalisation de la Rocade est à Narbonne, le Département s’est engagé à gérer pendant au moins trente ans une zone humide dans les marais du Narbonnais de façon à favoriser l’accueil d’espèces spécifiques dont le campagnol amphibie, et 13 hectares de friches sèches sur la commune de Narbonne à proximité de Marcorignan et de Névian.

Cette dernière, propriété communale, fait l’objet d’un bail emphytéotique. Elle est réaménagée pour permettre l’accueil d’un grand nombre d’espèces dont les habitats ou les zones d’alimentation ont été perturbés par la création de l’infrastructure routière.

  • Reconstitution de prairies naturelles à l’aide de semences sauvages
  • Installations et renforcement de haies vives,
  • Mise en place de nichoirs pour le faucon crécerellette et pour différentes espèces de chauve-souris,
  • Réalisation de gîtes en pierre pour les reptiles
  • Création et entretien d’une mare pour la reproduction des batraciens
  • Lutte contre les espèces invasives (Ailantes, Séneçon du Cap, Cannes de Provence) 

L’entretien, non mécanique, sera assuré par le pâturage d’ânes des Pyrénées, la gestion est exempte de produits phytosanitaires et d’intrants chimiques.